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.. (à paraître <essais>..

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<la sphynge>
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d'Édouard Lambelet & Jean Robert

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Lorsqu’on part pour la foire, si l’on rencontre en sortant de chez soi un chat ou une femme, cela indique de la mauvaise chance. Il vaut mieux rentrer chez soi.
Si l’on rencontre une femme en allant consulter un juge, ou demander du secours, il faut s’en retourner, la démarche devant être inutile.
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     Ce sont encore deux des dictons que le jeune pasteur, Édouard Lambelet, arrivé à Rossinière le 9 novembre 1892, releva, avec bien d’autres, pendant les années qu’il passa dans le Pays-d’Enhaut. Il recueillit ainsi tout ce qui se racontait et se croyait sur les "esprits", les servants, les sorcières et sorciers, et tout ce qui se transmettait de "prières" et de "secrets" efficaces —  on se protégeait de la "Vaodaija", ainsi s’appelait la "sorcière", par des signes, des incantations ou des formules magiques. À cette époque, dans cette région isolée, le souvenir des temps passés était encore vivace, et dans ces dictons et formules, Édouard Lambelet voyait les restes des religions qui avaient précédé le christianisme que, malgré des siècles d’effort, l’église n’avait pu totalement faire disparaître — voir son essai Les Croyances populaires au Pays-d’Enhaut (Haute-Gruyère).
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     Ce formidable travail du pasteur Édouard Lambelet a été mis en perspective par Jean Robert, qui montre que les croyances populaires du Pays-d’Enhaut sont l’une des branches des très anciennes croyances européennes, lesquelles voient dans la femme un être dangereux et souvent maléfique. La figure féminine la plus célèbre est sans doute la <Sphynge> de la mythologie grecque, monstre au corps de lion ailé, à tête et poitrine de femme, qui avait dévoré un à un tous les voyageurs se rendant à Thèbes, après leur avoir posé une énigme qu’ils n’avaient pu résoudre, au point que la ville s’était bientôt trouvée en état de siège — il avait fallu qu’Œdipe résolve enfin l’énigme, jusque-là fatale, pour débarrasser Thèbes de ce fléau.
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     Cet ouvrage raconte l’histoire de cette représentation de la femme et nous en montre les traces toujours vivantes aujourd’hui.
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(Illustration : Amphore, détail, "Un homme qui court", VIe s. B.C., Rhodes, Grèce.)

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(conception & réalisation : anne-marie simond ; copyright  © <éditions du héron> 2001)