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Aubrey Beardsley
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Postface
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     Le dessinateur et dandy, Aubrey Beardsley, naquit le 21 août 1872 à Brighton, Angleterre — son père avait dilapidé la fortune familiale, sa mère donnait des leçons de piano —, et il avait neuf ans quand se manifestèrent les premiers symptômes de la tuberculose qui allait l’emporter. Après quatre années d’école secondaire à Brighton, attiré par le dessin, le théâtre et la musique, mais contraint de gagner sa vie, il trouva un poste dans une compagnie d’assurance ; il rencontra le peintre préraphaélite Burne-Jones en 1891 et, sur son conseil, s’inscrivit aux cours du soir de la Westminter School of Art.
Beardsley, dessinateur talentueux, se fit aussitôt connaître par un style nouveau dans ses illustrations et couvertures de livres, tirant parti des nouvelles méthodes de reproduction mécanique, créant ainsi d’étonnants équilibres d’aplats noirs et blancs, jouant en plus audacieusement la carte de la provocation érotique dans l’Angleterre victorienne. En 1892 — il avait vingt ans —, ses illustrations pour La Mort d’Arthur de Malory, version populaire de la légende arthurienne, furent bien accueillies, sa réputation fut établie grâce à un article célèbre, paru dans The Studio, et son travail fut dès lors très demandé ; c’est ainsi qu’Oscar Wilde, en 1893, lui fit confier les illustrations de la version anglaise de Salomé. Beardsley devint le directeur artistique de la revue d’art et de littérature The Yellow Book, dont les premiers numéros causèrent une vive sensation ; le magazine fut attaqué pour indécence et, en 1895, suite à la condamnation d’Oscar Wilde pour sodomie, Beardsley fut démis de son poste de directeur artistique ; il travailla ensuite pour le magazine The Savoy, dont la publication cessa en 1896, et poursuivit son travail d’illustrateur aussi longtemps que la tuberculose le lui permit. En 1898, dans l’espoir d’améliorer sa santé et suivant les conseils de ses médecins, il partit dans le sud de la France, où il se convertit au catholicisme ; il mourut au mois de mars 1898, à l’âge de 25 ans.
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     Ses illustrations, influencées par les gravures japonaises, l’art baroque et les préraphaélites, étaient troublantes et considérées comme décadentes ; son ami Symons les décrivait comme appartenant à un art intensément spirituel, dans lequel le démon se purifiait par sa propre intensité et par la beauté qui le transfigurait. Elles s’en prenaient à l’hypocrisie et au matérialisme de la société victorienne, révélaient un monde où la femme était capable de vivre sa sexualité et dévoilaient la peur des hommes devant la supériorité féminine. Celles que Beardsley dessina pour Salomé représentent la Femme telle qu’il la percevait : érotique, perverse, dominatrice et dangereuse.
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(conception & réalisation : anne-marie simond ;  copyright  © <éditions du héron> 2001).