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.. | . Les Hérons du Nouveau Continent |
. . Pages 101 à 116 de l'HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX, Tome Quatorzième de l’HISTOIRE NATU- RELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE de M. de Buffon. . . ................................................................ . La Grande Aigrette, la Demi-Aigrette, le Soco, le Héron à calotte noire, le Héron brun, le Héron Agami, l'Hocti, le Hohou, le Grand Héron d'Amérique, le Héron de la Baie d'Hudson . ............................................................... . |
LA GRANDE AIGRETTE Première Espèce . Toutes les espèces précédentes de hérons sont de l’ancien continent, toutes celles qui suivent appartiennent au nouveau : elles sont très nombreuses en individus, dans ces régions où les eaux qui ne sont point contraintes se répandent sur de vastes espaces, & où toutes les terres basses sont noyées ; la grande aigrette est sans contredit la plus belle de ces espèces, & ne se trouve pas en Europe ; elle ressemble à notre aigrette par le beau blanc de son plumage, sans mélange d’aucune autre couleur, & elle est du double plus grande, & par conséquent son magnifique parement de plumes soyeuses est d’autant plus riche & plus volumineux ; elle a, comme l’aigrette d’Europe, le bec & les pieds noirs : à Cayenne, elle niche sur les petites îles qui sont dans les grandes savanes noyées ; elle ne fréquente pas les bords de la mer ni les eaux salées, mais se tient habituellement sur les eaux stagnantes & sur les rivières, où elle s’abrite dans les joncs ; l’espèce en est assez commune à la Guyane ; mais ces grands & beaux oiseaux ne vont pas en troupes comme les petites aigrettes ; ils sont aussi plus farouches, se laissent moins approcher, & se perchent rarement. On en voit à Saint-Domingue, où, dans la saison sèche, ils fréquentent les marais & les étangs : enfin il paraît que cette espèce n’est pas confinée aux climats les plus chauds de l’Amérique, car nous en avons reçu quelques individus qui nous ont été envoyés de la Louisiane. . ................................................................. |
L’AIGRETTE
ROUSSE Seconde Espèce . Cette aigrette, avec le corps d’un gris noirâtre, a les panaches du dos & les plumes effilées du cou d’un roux de rouille ; elle se trouve à la Louisiane, & n’a pas tout à fait deux pieds de longueur. . ................................................................. |
LA
DEMI-AIGRETTE Troisième Espèce . Nous donnons ce nom au " héron bleuâtre à ventre blanc de Cayenne ", de nos planches enluminées, pour désigner un caractère qui semble faire la nuance des aigrettes aux hérons : en effet, celui-ci n’a pas, comme les aigrettes, un panache sur le dos aussi étendu, aussi fourni, mais seulement un faisceau de brins effilés qui lui dépassent la queue, & représente en petit les touffes de l’aigrette ; ces brins que n’ont pas les autres hérons sont de couleur rousse ; cet oiseau n’a pas deux pieds de longueur ; le dessus du corps, le cou & la tête sont d’un bleuâtre foncé, & le dessous du corps est blanc. .. ................................................................ |
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LE SOCO
(a) Quatrième Espèce . " Soco ", suivant Pison, est le nom générique des hérons au Brésil : nous l’appliquons à cette grande & belle espèce dont Marcgrave fait son second héron, & qui se trouve également à la Guyane & aux Antilles comme au Brésil ; il égale en grandeur notre héron gris ; il est huppé ; les plumes fines et pendantes qui forment la huppe, & dont quelques-unes ont six pouces de long, sont d'un joli cendré ; suivant Dutertre, les vieux mâles seuls portent ce bouquet de plumes ; celles qui pendent au bas du cou sont blanches & également délicates, douces & flexibles ; l’on peut de même en faire des panaches ; celles des épaules & du manteau sont d’un gris cendré ardoisé. Pison, en remarquant que cet oiseau est ordinairement assez maigre, assure néanmoins qu’il prend de la graisse dans la saison des pluies. Dutertre qui l’appelle " crabier ", suivant l’usage des îles où ce nom se donne aux hérons, dit qu’il n’est pas aussi commun que les autres hérons, mais que sa chair est aussi bonne, c’est-à-dire, pas plus mauvaise. . .................................................................. |
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LE HÉRON BLANC A CALOTTE NOIRE Cinquième Espèce . Ce héron, qui se trouve à Cayenne, a tout le plumage blanc, à l’exception d’une calotte noire sur le sommet de la tête, qui porte un panache de cinq ou six brins blancs ; il n’a guère que deux pieds de longueur ; il habite le haut des rivières de la Guyane & il est assez rare (b). Nous lui joindrons le héron blanc du Brésil (c), la différence de grandeur pouvant n’être qu’une différence individuelle, la plaque noire, ainsi que la huppe, pouvant n’appartenir qu’au mâle, & former son attribut distinctif, comme nous l’avons déjà remarqué pour la huppe, dans la plupart des autres espèces de hérons. . .................................................................. |
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.LE HÉRON BRUN Sixième Espèce . Il est plus grand que le précédent, & comme lui naturel à la Guyane. Il a tout le dessus du corps d’un brun noirâtre, dont la teinte est plus foncée sur la tête, & paraît ombrée de bleuâtre sur les ailes ; le devant du cou est blanc, chargé de taches en pinceaux brunâtres ; le dessous du corps est d’un blanc pur. . .................................................................. |
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LE HÉRON AGAMI Septième Espèce . Nous ignorons sur quelle analogie peut être fondée la dénomination de " héron agami ", sur laquelle cette espèce nous a été envoyée de Cayenne, si ce n’est sur le rapport des longues plumes qui couvrent la queue de l’agami en dépassant les pennes, avec de longues plumes tombantes, qui recouvrent & dépassent de même la queue de ce héron, en quoi il a du rapport aux aigrettes ; ces plumes sont d’un bleu clair ; celles des ailes & du dos, sont d’un gros bleu froncé ; le dessous du corps est roux ; le cou est de cette même couleur en devant ; mais il est bleuâtre au bas & gros bleu en dessus ; la tête est noire, avec l’occiput bleuâtre, d’où pendent de longs filets noirs. . ................................................................. |
L’HOCTI (d) Huitième Espèce . Nieremberg interpète le nom mexicain de cet oiseau " hoactli " ou " toloactli ", par " avis ficca ", oiseau sec ou maigre, ce qui convient fort bien à un héron ; celui-ci est de moitié moins grand que le héron commun. Sa tête est couverte de plumes noires, qui s’allongent sur la nuque en panache ; le dessus des ailes & la queue sont de couleur grise ; il a sur le dos quelques plumes d’un noir lustré de vert, tout le reste du plumage est blanc. La femelle porte un nom différent de celui du mâle (" hoacton foemina ") ; elle en diffère en effet par quelques couleurs dans le plumage ; il est brun sur le corps, mélangé de quelques plumes blanches, & blanc au cou, mêlé de plumes brunes. Cet oiseau se trouve sur le lac de Mexique ; il niche dans les joncs, & a la voix forte et grave, ce qui semble le rapprocher du butor : les Espagnols lui donnent mal à propos le nom de " martinete pescador ", car il est très différent du martin-pêcheur. ................................................................ |
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LE HOHOU Neuvième Espèce . C’est encore par contraction du mot " xoxouquihoactli ", & qui se prononce " hohouquihoacltli ", que nous avons formé le nom de cet oiseau avec d’autant plus de raison, que ce " hohou " est son cri ; Fernandez, qui nous donne cette indication, ajoute que c’est un héron d’assez petite espèce ; sa longueur est néanmoins de deux coudées ; le ventre & le cou sont cendrés ; le front est blanc & noir ; le sommet de la tête & l’aigrette à l’occiput, sont d’une couleur pourprée, & les ailes sont variées de gris & de bleuâtre. Ce héron est assez rare ; on le voit de temps en temps sur le lac de Mexique, où il paraît venir des régions plus septentrionales. . ............................................................... .. |
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LE GRAND HÉRON D’AMERIQUE
(f) Dixième Espèce . Dans le genre des oiseaux de marécages, c’est au nouveau Monde qu’appartiennent les plus grandes comme les plus nombreuses espèces. Catesby a trouvé en Virginie celle du grand héron, que cette dénomination caractérise assez, puisqu’il est le plus grand de tous les hérons connus ; il a près de quatre pieds & demi de hauteur lorsqu’il est debout, & presque cinq pieds du bec aux ongles ; son bec a sept ou huit pouces de longueur ; tout son plumage est brun, hors des grandes pennes de l’aile qui sont noires ; il porte une huppe de plumes brunes effilées : il vit non seulement de poissons & de grenouilles, mais aussi de grands & de petits lézards. . .............................................................. . |
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LE HÉRON DE LA BAIE D’HUDSON
(g) Onzième Espèce . Ce héron est aussi très grand ; il a près de quatre pieds du bec aux ongles ; une belle huppe d’un brun-noir, jetée en arrière, lui ombrage la tête ; son plumage est d’un brun clair sur le cou, plus foncé sur le dos, & plus brun encore sur les ailes : les épaules & les cuisses sont d’un brun rougeâtre ; l’estomac est blanc ainsi que les grandes plumes qui pendent du devant du cou, lesquelles sont marquées de traits en pinceaux bruns. Voilà toutes les espèces de hérons qui nous sont connues ; car nous n’admettons pas dans ce nombre la huitième espèce décrite par M. Brisson, d’après Aldrovande, parce qu’elle est donnée sur un oiseau qui portait encore la livrée de son premier âge, comme Aldrovande en avertit lui-même ; nous exclurons aussi du genre des hérons la quatrième et la vingt-deuxième espèce de M. Brisson, qui nous paraissent devoir être séparées de ce genre par des caractères très sensibles, la première ayant le bec arqué & les jambes garnies de plumes jusque sur le genou ; & la seconde ayant un bec court qui la rapproche plutôt du genre des grues : enfin nous ne comptons pas la neuvième espèce du même Auteur, parce que nous avons reconnu que c'est la femelle du bihoreau. . |
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(conception & réalisation : anne-marie simond ; copyright © <éditions du héron> 2001) |