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Hérons
de l'Ancien Continent 
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Le Héron blanc
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Le Héron noir . .
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Le Héron pourpré 
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Le Héron violet
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La Garzette blanche
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L'Aigrette . . . . . . . . . . . . . . . . 

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Pages 83 à 100  de l’HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX, Tome Quatorzième de l’HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE
ET PARTICULIÈRE
de M. de Buffon.
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Nota
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Pour les huit autres chapitres consacrés aux Hérons & leurs familles, de l’Ancien et du Nouveau Continent (présentés sur les pages suivantes du site), nous avons conservé les noms et l’orthographe des contrées, des îles, des pays et des continents mentionnés dans le texte original, tels qu’ils étaient cartographiés au XVIIIe siècle.
Nous avons transcrit quelques-unes des notes de M. de Buffon ; elles sont signalées par un (*) et, pour chaque chapitre, se trouvent au bas de la page.
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LE HÉRON BLANC (z)
Seconde Espèce
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Comme les espèces des hérons sont nombreuses, nous séparerons celles de l’ancien continent, qui sont au nombre de sept, de celles du nouveau Monde, dont nous en connaissons déjà dix ; la première de ces espèces de notre continent, est le héron commun que nous venons de décrire ; & la seconde est celle du héron blanc, qu’Aristote a indiqué par le surnom de " leucos ", ce qui désigne en effet sa couleur ; il est aussi grand que le héron gris, & même il a les jambes encore plus hautes ; mais il manque de panache, & c’est mal à propos que quelques Nomenclateurs l’ont confondu avec l’aigrette (a) : tout son plumage est blanc, le bec est jaune & les pieds sont noirs. Turner semble dire qu’on a vu le héron blanc s’accoupler avec le héron gris (b) ; mais Bélon dit seulement, ce qui est plus vraisemblable, que les deux espèces se hantent & sont amies jusqu’à partager quelquefois la même aire pour y élever en commun leurs petits (c) : il paraît donc qu’Aristote n’était pas bien informé lorsqu’il a écrit que le héron blanc mettait plus d’art à construire son nid que le héron gris (d).
     M. Brisson donne une description du héron blanc, à laquelle on doit ajouter que la peau nue autour des yeux n’est pas toute verte, mais mêlée de jaune sur les bords ; que l’iris est d’un jaune citron ; que les cuisses sont verdâtres dans leur partie nue (e).
     On voit beaucoup de hérons blancs sur les côtes de Bretagne (f), & cependant l’espèce en est fort rare en Angleterre (g), quoique assez commune dans le Nord jusqu’en Scanie (h) ; elle paraît seulement moins nombreuse que celle du héron gris (i), sans être moins répandue, puisqu’on l’a trouvé à la nouvelle Zélande (k)(*), au Japon (l), aux Philippines (m), à Madagascar (n), au Brésil où il se nomme " guiratinga " (o), & au Mexique sous le nom d’" aztatl " (p).
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LE HÉRON NOIR (q)
Troisième Espèce
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Schwenckfeld serait le seul des Naturalistes qui aurait fait mention de ce héron, si les auteurs de l’Ornithologie italienne, ne parlaient pas aussi d’un " héron de mer " qu’ils disent être noir (r) (*) ; celui de Schwenckfeld qu’il a vu en Silésie, c’est-à-dire loin de la mer, pourrait donc ne pas être le même que celui des Ornithologistes italiens. Au reste, il est aussi grand que notre héron gris ; tout son plumage est noirâtre, avec un reflet bleu sur les ailes ; il paraît que l’espèce est rare en Silésie (s) : cependant on doit présumer qu’elle est plus commune ailleurs, & que cet oiseau fréquente les mers, car il paraît se trouver à Madagascar, où il a un nom propre (t) ; mais on ne doit pas rapporter à cette espèce, comme l’a fait M. Klein, l’’ardea coeruleo-nigra’ de Sloane, qui est le crabier de Labat, qui est beaucoup plus petit, & qui par conséquent doit être placé parmi les petits hérons que nous appellerons crabiers.
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LE HÉRON POURPRÉ
Quatrième Espèce
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Le héron pourpré du Danube donné par Marsigli (u), & le héron pourpré huppé de nos planches enluminées, nous paraissent devoir se rapporter à une seule & même espèce ; la huppe, comme l’on sait, est l’attribut du mâle, & les petites différences, qui se trouvent dans les couleurs entre ces deux hérons, peuvent même se rapporter au sexe ou à l’âge ; quant à la grandeur elle est la même, car bien que M. Brisson donne son héron pourpré huppé (x), comme beaucoup moins gros que le héron pourpré de Marsigli, les dimensions dans le détail, se trouvent être à très peu près égales, & tous deux sont de la grandeur du héron gris ; le cou, l’estomac & une partie du dos, sont d’un beau roux pourpré ; de longues plumes effilées de cette même belle couleur, partent des côtés du dos & s’étendent jusqu’au bout des ailes en retombant sur la queue.
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LE HÉRON VIOLET
Cinquième Espèce
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Ce héron nous a été envoyé de la côte de Coromandel ; il a tout le corps d’un bleuâtre très foncé, teint de violet, le dessus de la tête est de la même couleur, ainsi que le bas du cou, dont le reste est blanc ; il est plus petit que le héron gris, & n’a au plus que trente pouces de longueur.
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LA GARZETTE BLANCHE
Sixième Espèce
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Aldrovande désigne ce héron blanc, comme plus petit que le premier, par les noms de " garzetta " & de " garza bianca " (y), en le distinguant nettement de l’aigrette, qu’il a auparavant très bien caractérisée : cependant M. Brisson les a confondues, & il rapporte, dans la nomenclature, la " garza bianca " d’Aldrovande à l’aigrette, & ne donne à la place, sous le titre de " petit héron blanc " (z), qu’une petite espèce à plumage blanc teint de jaunâtre sur la tête & la poitrine (a), qui paraît n’être qu’une variété dans l’espèce de la garzette, ou plutôt la garzette elle-même, mais jeune & avec un reflet de sa livrée, comme Aldrovande l’indique par les caractères qu’il lui donne (b). Au reste, cet oiseau adulte est tout blanc excepté le bec & les pieds qui sont noirs ; il est bien plus petit que le grand héron blanc, n’ayant que deux pieds de longueur. Oppien paraît avoir connu cette espèce (c). Klein & Linnaeus n’en font pas mention, & probablement elle ne se trouve pas dans le Nord. Cependant le " héron blanc " dont parle Rzaczynski que l’on voit en Prusse, & qui a le bec & les pieds jaunâtres (d), paraît être une variété de cette espèce ; car, dans le grand héron blanc, le bec & les pieds sont constamment noirs, d’autant plus qu’en France même, cette petite espèce de garzette, est sujette à d’autres variétés. M. Hébert nous assure avoir tué en Brie, au mois d’avril, un de ces petits hérons blancs, pas plus gros de corps qu’un pigeon de volière, qui avait les pieds verts, avec l’écaille lisse & fine, au lieu que les autres hérons ont communément cette écaille des pieds d’un grain grossier & farineux (e) (*).
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L’AIGRETTE (f)(*)
Septième Espèce
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Bélon est le premier qui ait donné le nom d’aigrette à cette petite espèce de héron blanc, & vraisemblablement à cause des longues plumes soyeuses qu’il porte sur le dos, parce que ces belles plumes servent à faire des aigrettes pour embellir & relever la coiffure des femmes, le casque des guerriers & le turban des Sultans ; ces plumes sont du plus grand prix en Orient ; elles étaient recherchées en France, dès le temps de nos preux Chevaliers qui s’en faisaient des panaches. Aujourd’hui, par un usage plus doux, elles servent à orner la tête & rehausser la taille de nos belles ; la flexibilité, la mollesse, la légèreté de ces plumes ondoyantes, ajoutent à la grâce des mouvements ; & la plus noble comme la plus piquante des coiffures, ne demande qu’une simplette aigrette placée dans de beaux cheveux.
     Ces plumes sont composées d’une côte très déliée d’où partent par paires à petits intervalles, des filets très fins & aussi doux que la soie ; de chaque épaule de l’oiseau, sort une touffe de ces belles plumes, qui s’étendent sur le dos & jusqu’au-delà de la queue ; elles sont d’un blanc de neige, ainsi que toutes les autres plumes qui sont moins délicates & plus fermes : cependant il paraît que l’oiseau jeune avant sa première mue, & peut-être plus tard, a du gris ou du brun & même du noir, mêlés dans son plumage. Un de ces oiseaux tué par M. Hébert, en Bourgogne (g), avait tous les caractères de la jeunesse, & particulièrement ces couleurs brunes de la livrée du premier âge.
     Cette espèce à laquelle on a donné le nom d’aigrette, n’en est pas moins un héron, mais c’est l’un des plus petits ; il n’a communément pas deux pieds de longueur ; adulte, il a le bec & les pieds noirs, il se tient de préférence aux bords de la mer, sur les sables & les vases : cependant il perche & niche sur les arbres comme les autres hérons.
     Il paraît que l’espèce de notre aigrette d’Europe se retrouve en Amérique (h) avec une autre espèce plus grande, dont nous donnerons la description dans l’article suivant ; il paraît aussi que cette même espèce d’Europe s’est répandue dans tous les climats & jusque dans les îles lointaines isolées, comme aux îles Malouines (i) (*), & à l’île de Bourbon (k) ; on la trouve en Asie, dans les plaines de l’Araxes (l), sur les bords de la mer Caspienne (m) (*), & à Siam (n) (*), au Sénégal & à Madagascar (o) (*), où l’on appelle " lang houron " (p) ; mais pour les aigrettes noires, grises & pourprées que les voyageurs Flaccourt & Cauche (q), placent dans cette même île, on peut les rapporter avec beaucoup de vraisemblance, à quelqu’une des espèces précédentes de hérons, auxquels le panache dont leur tête est ornée, aura fait donner improprement le nom d’aigrette.
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(*) Notes :
     (k) (réf : Le héron blanc, p. 86) " On tua un héron blanc (à la Nouvelle Zélande), qui ressemblait exactement à celui qu’on voit encore, ou qu’on voyait autrefois en Angleterre. " Cook, Second Voyage, tome I, page 190. Dans la langue des îles de la Société, le nom du héron blanc est " trà-pappa ".
     (r) (réf : Le héron noir, p. 88) Ornithologie de Florence, n° 458. Au reste, Aldrovande nous avertit qu’on donne vulgairement en Italie le nom de " héron noir " au courlis vert. Voyez Aldrovande, tome III, page 422)
     (e) (réf : La garzette blanche, p. 94) " J’ai revu, en 1757, trois des ces mêmes hérons sur les bords du lac de Nantua, par un froid excessif ; il y parurent pendant une huitaine de jours, jusqu’à ce que le lac gelât par l’excès du froid. " Note communiquée par M. Hébert.
    
(i) (réf : L’aigrette, p. 98) " Les aigrettes sont assez communes (aux îles Malouines), nous les prîmes pour des hérons, & nous ne connûmes pas d’abord le mérite de leurs plumes. Ces animaux commencent leur pêche au déclin du jour ; ils aboient de temps à autre, de manière à faire croire que ce sont de ces loups-renards dont nous avons parlé ci-devant. " Voyage autour du monde, par M. de Bougainville, tome I, in-8°, page 125.
     (m) (réf : Ibid., p. 99) " Le héron & l’aigrette sont communs autour de la mer Caspienne & de la mer d’Azow ; les Russes & les Tartares connaissent & estiment ces oiseaux à précieux panaches ; les premiers les nomment " tschapla-belaya ", & les seconds " ak-koutan " ". Discours sur le commerce de Russie, par M. Guldenstaed, page 22.
     (n) (réf : Ibid., p. 99) " Rien n’est plus agréable à voir que le grand nombre d’aigrettes dont les arbres sont couverts (à Siam) ; il semble de loin qu’elles en soient les fleurs : le mélange du blanc des aigrettes & du vert des feuilles fait le plus bel effet du monde. L’aigrette est un oiseau de la figure du héron, mais beaucoup plus petit ; sa taille est fine, son plumage beau & plus blanc que la neige ; il a des aigrettes sur la tête, sur le dos & sous le ventre, qui sont sa principale beauté, & qui le rendent extraordinaire. " Dernier Voyage de Siam, par le P. Tachard ; Paris, 1686, page 201.
     (o) (réf : Ibid., p. 100) " On trouve le long de la rivière (de la Gambia) le héron nain, que les Français nomment l’aigrette ; il ressemble aux hérons communs, à l’exception du bec & des jambes qui sont tout à fait noirs, & du plumage qui est blanc sans mélange ; il a sur les ailes & sur le dos des sortes de plumes fines, longues de douze à quinze pouces, qui s’appellent " aigrettes " en français ; elles sont fort estimées des Turcs & des Persans, qui s’en servent pour orner leurs turbans. " Histoire générale des Voyages, tome III, page 305.
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(conception & réalisation : anne-marie simond ;  copyright  © <éditions du héron> 2001)