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Oiseaux
de
l'Ancien
et du
Nouveau
Continent
qui ont
rapport
au
Butor

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.. Le Grand Butor
Le Petit Butor
Le Butor brun rayé
Le Butor roux
Le Petit Butor du Sénégal
Le Pouacre ou Butor
............................................ tacheté
L'Étoilé
Le Butor du Brésil
Le Petit Butor de Cayenne
Le Butor de la Baie

............................................ d'Hudson
L'Onoré
L'Onoré rayé
L'Onoré des bois

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Pages 165 à 184 de l'HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX, Tome Quatorzième de l’HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE de M. de Buffon.
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OISEAUX DE L'ANCIEN CONTINENT ayant rapport au BUTOR.
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LE GRAND BUTOR (a)
Première Espèce
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Gesner est le premier qui ait parlé de cet oiseau, dont l’espèce nous paraît faire la nuance entre la famille des hérons & celle des butors ; les habitants des bords du lac Majeur en Italie l’appellent " ruffey ", suivant Aldrovande ; il a le cou roux avec des taches de blanc et de noir ; le dos & les ailes sont de couleur brune, & le ventre est roux ; sa longueur, de la pointe du bec à l’extrémité de la queue, est au moins de trois pieds & demi, & jusqu’aux ongles de plus de quatre pieds ; le bec a huit pouces, il est jaune ainsi que les pieds : la figure dans Aldrovande, présente une huppe, dont Gesner ne parle pas ; mais il dit que le cou est grêle, ce qui semble indiquer que cet oiseau n’est pas un franc butor ; aussi Aldrovande remarque-t-il que cette espèce paraît mélangée de celle du héron gris & du butor, & qu’on la croirait métive de l’une & de l’autre, tant elle tient du héron gris par la tête, les taches de la poitrine, la couleur du dos & des ailes & la grandeur, en même temps qu’elle ressemble au butor par les jambes & par le reste du plumage, à l’exception qu’il n’est point tacheté.
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LE PETIT BUTOR (b)
Seconde Espèce
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Cette espèce de butor, vue sur le Danube par le Comte Marsigli, a le plumage roussâtre, rayé de petites lignes brunes ; le devant du cou blanc & la queue blanchâtre ; son bec n’a pas trois pouces de long ; en jugeant, par cette longueur du bec, de ses autres dimensions que Marsigli ne donne pas, & en les supposant proportionnelles, ce butor doit être le plus petit de tous ceux de notre continent.
Au reste, nous devons observer que Marsigli paraît se contredire sur les couleurs de cet oiseau, en l’appelant " ‘ardea viridi-flavescens ".
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LE BUTOR BRUN RAYÉ (c)
Troisième Espèce
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C’est encore ici un oiseau du Danube : Marsigli le désigne par le nom de " butor brun ", & le regarde comme faisant une espèce particulière ; il est aussi petit que le précédent ; tout son plumage est rayé de lignes brunes, noires & roussâtres, mêlées confusément, de manière qu’il résulte en gros une couleur brune.
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LE BUTOR ROUX (d)
Quatrième Espèce
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Tout le plumage de ce butor est d’une couleur uniforme, roussâtre claire sous le corps, & plus foncée sur le dos ; les pieds sont bruns, & le bec est jaunâtre. Aldrovande dit que cette espèce lui a été envoyée d’Epidaure, & il y réunit celle d’un jeune butor, pris dans les marais près de Bologne, qui même n’avait pas encore les couleurs de l’adulte : il ajoute que cet oiseau lui a paru appartenir de plus près aux butors qu’aux hérons. Au reste, il se pourrait, suivant la conjecture de M. Salerne, que ce fut cette même petite espèce de butor qui se voit quelquefois en Sologne, & que l’on y connaît sous le nom de " quoimeau " (e). Marsigli place aussi sur le Danube cette espèce, qui est la troisième d’Aldrovande, & les Auteurs de l’Ornithologie italienne disent qu’elle est naturelle au pays de Bologne (f).
     Il paraît qu’elle se trouve aussi en Alsace, car M. le Docteur Hermann nous a mandé qu’il avait eu un de ces butors roux qui a constamment refusé toute nourriture, & s’est laissé mourir d’inanition ; il ajoute que, malgré ses longues jambes, ce butor montait sur un petit arbre dont il pouvait embrasser la tige en tenant le bec & le cou verticalement & dans la même ligne (g).
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LE PETIT BUTOR DU SÉNÉGAL
Cinquième Espèce
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Nous rapporterons aux butors l’oiseau donné dans nos planches enluminées sous le nom de " petit héron du Sénégal ", qui en effet paraît à son cou raccourci & bien garni de plumes, être un butor plutôt qu’un héron ; il est aussi d’une très petite espèce, puisqu’il n’a pas plus d’un pied de longueur. Il est assez exactement représenté dans la planche pour que l’on n’ait pas besoin d’une autre description.
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LE POUACRE ou BUTOR TACHETÉ (h)
Sixième Espèce
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Les Chasseurs ont donné le nom de " pouacre " à cet oiseau ; sa grosseur est celle d’une corneille, & il a plus de vingt pouces du bec aux ongles ; tout le fond de son plumage est brun, foncé aux pennes de l’aile, clair au devant du cou & au-dessous du corps ; parsemé sur la tête, le dessus du cou, du dos & sur les épaules de petites taches blanches, placées à l’extrémité des plumes ; chaque penne de l’aile est aussi terminée par une tache blanche.
     Nous lui rapporterons le pouacre de Cayenne, représenté dans notre planche enluminée, n° 939, qui paraît n’en différer qu’en ce que le fond du plumage sur le dos est plus noirâtre, & que le devant du corps est tacheté de pinceaux bruns, sur fond blanchâtre ; légères différences qui ne paraissent pas caractériser assez une diversité d’espèce entre ces oiseaux, d’autant plus que la grandeur est la même.
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OISEAUX DU NOUVEAU CONTINENT qui ont rapport au BUTOR
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L’ÉTOILÉ (a)
Première Espèce
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Cet oiseau est le butor brun de la Caroline de Catesby, il se trouve aussi à la Jamaïque, & nous lui donnons le nom d’étoilé, parce que son plumage entièrement brun, est semé sur l’aile de quelques taches blanches jetées comme au hasard dans cette teinte obscure ; ces taches lui donnent quelque rapport avec l’espèce précédente ; il est un peu moins grand que le butor d’Europe ; il fréquente les étangs & les rivières loin de la mer, & dans les endroits les plus élevés du pays. Outre cette espèce, qui paraît répandue dans plusieurs contrées de l’Amérique septentrionale, il paraît qu’il en existe une autre vers la Louisiane, plus semblable à celle d’Europe (b) (*)
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.LE BUTOR JAUNE DU BRÉSIL (c)
Seconde Espèce
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Par les proportions même que Marcgrave donne à cet oiseau, en le rapportant aux hérons, on juge que c’est plutôt un butor qu’un héron ; la grosseur du corps est celle d’un canard ; le cou est long d’un pied ; le corps de cinq pouces & demi, la queue de quatre ; les pieds & la jambe de plus de neuf ; tout le dos avec l’aile, est en plumes brunes lavées de jaune ; les pennes de l’aile sont mi-parties de noir & de cendré, & coupées transversalement de lignes blanches ; les longues plumes pendantes de la tête & du cou, sont d’un jaune pâle, ondé de noir ; celles du bas du cou, de la poitrine & du ventre, sont d’un blanc ondé de brun & frangées de jaune à l’entour. Nous remarquerons comme chose singulière, qu’il a le bec dentelé vers la pointe, tant en bas qu’en haut.
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.LE PETIT BUTOR DE CAYENNE
Troisième Espèce
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Ce petit butor n’a guère qu’un pied ou treize pouces de longueur ; tout son plumage, sur un fond gris roussâtre, est tacheté de brun-noir par petites lignes transversales très pressées, ondulantes & comme vermiculées en forme de zigzags & de pointes au bas du cou, à l’estomac & aux flancs ; le dessus de la tête est noir, le cou très fourni de plumes, paraît presque aussi gros que le corps.
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.LE BUTOR DE LA BAIE D’HUDSON (d)
Quatrième Espèce
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La livrée commune à tous les butors, est un plumage fond roux ou roussâtre plus ou moins haché & coupé de lignes & de traits bruns ou noirâtres ; & cette livrée se retrouve dans le butor de la baie d’Hudson ; il est moins gros que celui d’Europe ; la longueur du bec aux ongles, n’est guère que de deux pieds six pouces.
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L’ONORÉ
Cinquième Espèce
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Nous plaçons à la suite des butors du nouveau continent, les oiseaux nommé " onorés ", dans nos planches enluminées. Ce nom se donne à Cayenne, à toutes les espèces de hérons ; cependant les onorés dont il s’agit ici, nous paraissent se rapporter de beaucoup plus près à la famille du butor ; ils en ont la forme & les couleurs, & n’en diffèrent qu’en ce que leur cou est moins fourni de plumes quoique plus garni & moins grêle que le cou des hérons. Ce premier onoré est presque aussi grand, mais un peu moins gros que le butor d’Europe ; tout son plumage est agréablement marqueté & largement coupé par bandes noires, transversales, en zigzags, sur fond roux au-dessus du corps & gris-blanc en dessous.
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.L’ONORÉ RAYE
Sixième Espèce
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Cette espèce est un peu plus grande que la précédente, & la longueur de l’oiseau, est de deux pieds & demi ; les grandes pennes de l’aile & la queue sont noires ; tout le manteau est joliment ouvragé par de petites lignes très fines de roux, de jaunâtre & de brun, qui courent transversalement en ondulant & formant des demi-festons ; le dessus du cou & la tête, sont d’un roux vif, coupé encore de petites lignes brunes ; le devant du cou & du corps est blanc, légèrement marqué de quelques traits bruns.
     Ces deux espèces d’onorés nous ont été envoyés par M. de la Borde, médecin du Roi à Cayenne ; ils se cachent dans les ravines creusées par les eaux dans les Savanes, & ils fréquentent le bord des rivières ; pendant les sécheresses, ils se tiennent fourrés dans les herbes épaisses ; ils partent de très loin, & on n’en trouve jamais deux ensemble ; lorsqu’on en blesse un, il ne faut l’approcher qu’avec précaution, car il se met sur la défensive, en retirant le cou & frappant un grand coup de bec & cherchant à le diriger dans les yeux ; les habitudes de l’onoré sont les mêmes que celles de nos hérons.
     M. de la Borde a vu un onoré privé ou plutôt captif dans une maison ; il y était continuellement à l’affût des rats ; ils les attrapait avec une adresse supérieure à celle des chats ; mais, quoiqu’il fût depuis deux ans dans la maison, il se tenait toujours dans des endroits cachés, &, quand on l’approchait, il cherchait, d’un air menaçant, à fixer les yeux. Au reste, l’une & l’autre espèce de ces onorés paraissent être sédentaires chacune dans leur contrée, & toutes deux sont assez rares.
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L’ONORÉ DES BOIS (e)
Septième Espèce
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     On appelle ainsi cette espèce à la Guyane ; nous lui laissons cette dénomination suivant notre usage de conserver aux espèces étrangères, le nom qu’elles portent dans leur pays natal, puisque c’est le seul moyen pour les habitants de les reconnaître, & pour nous de les leur demander. Celle-ci se trouve à la Guyane & au Brésil ; Marcgrave la comprend sous le nom générique de " foco ", avec les hérons : mais elle nous paraît avoir beaucoup de rapport aux deux espèces précédentes d’onorés, & p ar conséquent aux butors ; le plumage est, sur le dos, le croupion, les épaules, d’un noirâtre tout pointillé de jaunâtre : & ce qui n’est pas ordinaire, ce plumage est le même sur la poitrine, le ventre & les côtés ; le dessus du cou est d’un blanc mêlé de taches longitudinales, noires & brunes : Marcgrave dit que le cou est long d’un pied, & que la longueur totale du bec aux ongles est d’environ trois pieds.
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(*) Notes :
     (b) (réf : L’étoilé, p. 176) "Les butors sont des oiseaux aquatiques qui vivent de poisson ; ils ont le bec très gros ; ils sont connus en France, ainsi je n’en dirai rien d’avantage." Le Page Dupratz, Histoire de la Louisiane, tome II, page 218.
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(conception & réalisation : anne-marie simond ;  copyright  © <éditions du héron> 2001)