accueil

..

Louis Soutter
.
.
.
.

de Michel Thévoz 
.

.
(Extraits)

..



.
.
.
.
.
.
.
.

 
.
[…]

     Né le 4 juin 1871 à Morges, près de Lausanne, d’un père pharmacien et d’une mère musicienne, Louis-Adolphe Soutter entreprend des études d’ingénieur et d’architecte, tout en s’initiant au dessin et à la peinture dans l’atelier de Léon Gaud, élève de Barthélémy Menn, à Genève. Il pratique aussi la musique, à l’instar de son frère et de sa soeur. De 1892 à 1895, il s’établit à Bruxelles pour parachever ses études de violon avec Eugène Ysaye. Il y rencontre une Américaine qui deviendra sa femme, Madge Fursman, violoniste elle aussi. En 1895, il reprend des études de dessin et de peinture à Paris, dans les ateliers de Jean-Paul Laurens, de Jean-Joseph Benjamin-Constant et de Colarossi, représentatifs de l’académisme. En 1897, il s’installe avec sa femme dans la famille de celle-ci, à Colorado Springs, aux États-Unis. Il y enseigne la peinture et deviendra au bout d’un an le directeur du département des beaux-arts du Colorado College.
     En 1903, répudié par sa femme (qui, curieusement, se déclarera veuve aux services de l’état civil de Colorado Springs), Louis Soutter revient définitivement en Suisse, dans un état de détresse morale. Jusque vers 1915, il réussit à exercer le métier de violoniste, d’abord dans des orchestres symphoniques, puis dans des petits orchestres de danse. Il finit par mener une existence de vagabond, au scandale et au désespoir de sa famille, qui parvient à le faire interner prématurément, en 1923 (à l’âge de cinquante-deux ans), dans un asile de vieillards à Ballaigues, dans le Jura vaudois. Il y passera les vingt dernières années de sa vie. Il y est très malheureux, il souffre de la promiscuité des indigents probablement très frustes qui y sont pensionnés, de la difficulté de dessiner et de peindre, et du traitement infantile auquel il est soumis (par exemple, on lui confisque son violon par mesure de rétorsion). Il fait fréquemment de longues fugues chez des amis ou chez des hôtes d’occasion.
     Cette fracture sociale et mentale, après quelques années de latence, se marque vivement dans sa production graphique. Soutter rompt totalement avec la manière conventionnelle de ses années fortunées, qui aurait probablement fait de lui un paysagiste et un portraitiste apprécié. Il recommence sur de toutes autres bases, avec des moyens de fortune, une oeuvre intime, dans le secret de cahiers d’écolier qu’il accumule dans sa chambre de l’asile — et qu’on utilise parfois pour allumer le poêle. […]
.

...

retour
à la page
<PARUTIONS>

à lire :
.
.
LOUIS SOUTTER  ET
MADGE FURSMAN

Étude d'Anne-Marie Simond
(Extraits)
..

2_parutions_bx_livres_louis_soutter_simond_soutter_et_madge,extraits_spartacus 09_clip
...

haut de
page
.


(conception  &  réalisation :  anne-marie simond ;  copyright  ©  <éditions du héron>  2001)